Metaphysics of the Double Sonnet

 


The metaphysics of the fourteen line sonnet are not particularly complex ones. Beneath the structural surface of meter, and prosody in general, the fourteen line sonnet both embodies, and is, a wave on the ocean, and a manifestation of a wave-on-the-ocean dynamic. An impulsive complex in the poet’s brain, mostly made of affective rather than intellectual material, coalesces to hurl itself into brief gestalt shape, as it crashes down in the produced little song. A sonnet sequence, like Astrophil and Stella, takes the wave-on-the-ocean principle and makes of it a catalog of affective consciousness, an imaginative diary of moods. Shakespeare, Donne, Keats, Milton, Wordsworth, even, later, Edna St. Vincent Millay— all are voices employing the sonnet to index a unique form of sensation— first, the mood (lunar, tidal), then, the will-to-text embedded in the mood, encompassing the reach back to other indexes, other catalogues (especially Keats to Wordsworth and Shakespeare), gaining heft from evidenced histories, before giving way to actual liquidity, in the collision of text produced into fourteen line container, compression and brevity sealing the simplicity of a literary history which has a unique charm and charisma. This, because when executed skillfully, the wave-on-the-ocean effect creates a correlative sensation in receptive readers, who feel themselves buoyed up, then down again (to more ocean, or the shore), all with a sense of gracefulness and gratefulness that the poet has again moved a bit of water, which can be imagined as a synecdoche for the entire ocean of texts, or books. If the fourteen line sonnet is a refutation of the discursive, it also dually offers itself to humanize literature, and, implicitly, discourse, with a purification of one kind of form or essence (affect), against the excesses of the unlimited, of boundlessness, built into discourse, which purify discursive possibility in turn.

The invention of a genuine literary form is rare. What appears in the book Something Solid, and which I call a double sonnet— a twenty-eight line poem, one fourteen line sonnet on top of another— must, of necessity, manifest a slightly more complex metaphysic. A wave-on-the-ocean, if it were merely to become two waves on the ocean (two moods), would be redundant. Rather, what a double sonnet is attempting to accomplish is a larger ocean wave (still compressed, still brief), capable of moving in the direction of, even if not able fully manifest, discourse, and the discursive or intellectual. The wave is built to rise higher, with greater authority, into the air, so that affect can reach around for other tools of the trade or craft— imaginative creativity (metaphor), perspective shifts, bits of dialogue— and employ them in a redistribution of literary resources, so that the sonnet may take new ground. Now, the sonnet’s sense of completion, and the correlative sensation of completion in readers, hinges to something new— a sense, in the middle of the double sonnet, of sitting on the crest of the wave for a few moments, opening up whatever view fits the poem’s intentions. This means that, by the time the wave exhausts itself, the experience does not have to suggest, when interrogated, a paucity of interesting ideas. Rather, interrogation of the double sonnet is designed to reveal a slow motion version of the original model, so that the reader can assimilate, encompass, and re-imagine data as the poem itself is experienced, in real time.  

To synthesize: are there reasons to prefer the original model? Yes— those who enjoy the game of extreme brevity, of seeing how much data can be compressed into a small space, how much velocity packed into a quick ride, may cling to possibilities inhering in fourteen lines. This extends, also, into the poetry crowd who fetishize tactility, materiality in general, the anti-cognitive. It is not just the original sonnet that holds up the proverbial cross to discourse; some forms of poetry, as an entire enterprise, do an analogous task. Keats, here, is an exemplar. What poetry represents a commercial pursuit follows this predilection through. For those otherwise attuned, who relish the idea and ideal that poetry become synonymous with developed intelligence, the double sonnet should at least be an entity commensurate with the original model. By taking games cramped by tininess, like the volta, as initiated in Renaissance Italy (as, at the conclusion of the octave or the beginning of the sestet, a turn or twist is added to the poem thematically, as a point of emphasis), or Shakespearean or Petrarchan rhyme schemes, and replacing them with freedom to establish novel games, or just to develop whatever topoi are at hand, the double sonnet opens up a region of pure, unmolested literary promise: the strengthened wave, or the slow, sure wave (slow, sure mood), that can stand being freighted with the armatures and artilleries of the new century.

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La métaphysique du sonnet de quatorze vers n'est pas particulièrement complexe. Sous la surface structurelle du mètre, et de la prosodie en général, le sonnet de quatorze vers incarne et est à la fois une vague sur l'océan et une manifestation d'une dynamique de vague sur l'océan. Un complexe impulsif dans le cerveau du poète, principalement constitué de matériel affectif plutôt qu'intellectuel, fusionne pour se lancer dans une brève forme de gestalt, alors qu'il s'effondre dans la petite chanson produite. Une séquence sonnet, comme Astrophil et Stella, reprend le principe de la vague sur l'océan et en fait un catalogue de la conscience affective, un journal imaginaire des humeurs. Shakespeare, Donne, Keats, Milton, Wordsworth, voire, plus tard, Edna St. Vincent Millay - tous sont des voix employant le sonnet pour indexer une forme unique de sensation - d'abord l'humeur (lunaire, de marée), puis la volonté de -texte intégré dans l'ambiance, englobant la remontée vers d'autres index, d'autres catalogues (en particulier Keats à Wordsworth et Shakespeare), gagnant du poids à partir d'histoires attestées, avant de céder la place à une liquidité réelle, dans la collision de texte produit dans un conteneur de quatorze lignes, compression et brièveté scellant la simplicité d'une histoire littéraire qui a un charme et un charisme uniques. Ceci, parce que lorsqu'il est exécuté habilement, l'effet de vague sur l'océan crée une sensation corrélative chez les lecteurs réceptifs, qui se sentent portés, puis redescendus (vers plus d'océan ou de rivage), le tout avec un sentiment de grâce et de gratitude que le poète ait de nouveau déplacé un peu d'eau, ce qui peut être imaginé comme une synecdoque pour tout l'océan des textes, ou des livres. Si le sonnet de quatorze vers est une réfutation du discursif, il se propose aussi duellement d'humaniser la littérature, et, implicitement, le discours, par une épuration d'une forme ou d'une essence (l'affect), contre les excès de l'illimité, de l'illimité. , construits dans le discours, qui purifient à leur tour la possibilité discursive.

L'invention d'une véritable forme littéraire est rare. Ce qui apparaît dans le livre Something Solid, et que j'appelle un double sonnet — un poème de vingt-huit vers, un sonnet de quatorze vers superposé à un autre — doit nécessairement manifester une métaphysique un peu plus complexe. Une vague sur l'océan, si elle devait simplement devenir deux vagues sur l'océan (deux humeurs), serait redondante. Au contraire, ce qu'un double sonnet tente d'accomplir est une plus grande vague océanique (toujours comprimée, toujours brève), capable de se déplacer dans la direction, même si elle ne peut pas se manifester pleinement, du discours et du discursif ou de l'intellectuel. La vague est conçue pour s'élever plus haut, avec une plus grande autorité, dans les airs, de sorte que l'affect puisse atteindre d'autres outils du métier ou de l'artisanat - créativité imaginative (métaphore), changements de perspective, morceaux de dialogue - et les utiliser dans une redistribution. de ressources littéraires, afin que le sonnet puisse prendre un nouveau terrain. Maintenant, le sentiment d'achèvement du sonnet, et la sensation corrélative d'achèvement chez les lecteurs, s'articulent autour de quelque chose de nouveau - un sentiment, au milieu du double sonnet, d'être assis sur la crête de la vague pendant quelques instants, ouvrant n'importe quelle vue. correspond aux intentions du poème. Cela signifie qu'au moment où la vague s'épuise, l'expérience n'a pas à suggérer, lorsqu'elle est interrogée, une pénurie d'idées intéressantes. Au contraire, l'interrogation du double sonnet est conçue pour révéler une version au ralenti du modèle original, afin que le lecteur puisse assimiler, englober et ré-imaginer les données au fur et à mesure que le poème lui-même est vécu, en temps réel.

Pour synthétiser : y a-t-il des raisons de préférer le modèle original ? Oui, ceux qui aiment le jeu de la brièveté extrême, de voir combien de données peuvent être compressées dans un petit espace, combien de vitesse peuvent être compressées dans un trajet rapide, peuvent s'accrocher aux possibilités inhérentes à quatorze lignes. Cela s'étend aussi à la foule des poètes qui fétichisent la tactilité, la matérialité en général, l'anticognitif. Ce n'est pas seulement le sonnet original qui tend la croix proverbiale au discours ; certaines formes de poésie, en tant qu'entreprise entière, accomplissent une tâche analogue. Keats, ici, est un exemple. Ce que la poésie représente comme activité commerciale suit cette prédilection. Pour ceux qui sont autrement à l'écoute, qui savourent l'idée et l'idéal que la poésie devienne synonyme d'intelligence développée, le double sonnet devrait au moins être une entité à la mesure du modèle original. En prenant des jeux à l'étroit par la petitesse, comme la volta , comme initié dans l'Italie de la Renaissance (comme, à la fin de l'octave ou au début du sestet, un tour ou une torsion est ajouté au poème thématiquement, comme un point d'accent), ou de rimes shakespeariennes ou pétrarquiennes, et en les remplaçant par la liberté d'établir des jeux nouveaux, ou simplement de développer n'importe quel topoi, le double sonnet ouvre une région de promesse littéraire pure et sans encombre : la vague renforcée, ou la lente, sûre vague (humeur lente et sûre), qui supporte d'être chargée des armatures et des artilleries du nouveau siècle.